Quand la perspective et la spatialité de la couleur sont mises au service d'un style typographique, le texte prend toute sa place dans la grande famille des éléments plastiques d'une oeuvre d'art.
Afin d'en expérimenter les effets sur la perception du spectateur, les élèves ont réalisé une pochette de disque dont ils seraient la star.
La typographie est une composante essentielle dans un texte. Les graphistes sont sans cesse à la recherches de nouvelles formes de lettre et les alphabets qu'ils créent sont parfois de véritables chef d'oeuvre.
A tel point que certains artistes s'emparent de ce domaine du design afin de créer de surprenantes compositions.
Type the sky. 2007. Série de photographie de Lisa Rienerman
Vous voyez des visages dans les nuages, les reflets, les ombres, les taches, les objets, les plantes, les rochers, les voitures, les architectures... ?
Rien de plus normal. C'est le phénomène de la paréidolie, c'est à dire la capacité des êtres humains à créer des images : de passer d'une forme (abstraite) à une figure (reconnaissable et nommable).
De nombreux artistes, de Léonard de Vinci à Dali, des peintres
préhistoriques aux tagueurs de street art, s'en inspirent pour alimenter leur
créativité ou en faire des jeux d'optiques, en débridant leur imagination par leur observation.
Apparition d'un visage et d'un compotier sur une plage, Salvador Dali, 1938
Madame Grafitti et ReaOne (Photos postées en 1919)
Cette capacité est une réminiscence d'un réflexe de survie de nourrisson, dont la vue est très peu développée, mais qui va reconnaitre un visage humain grâce à trois points disposés en triangle (deux yeux, une bouche), caractéristiques des primates, et non des gueules d'animaux prédateurs (dont les yeux sont sur les côtés et non en façade). Ils sait ainsi s'il doit se mettre à pleurer ou non, pour donner l'alarme.
Les tests de Rorschach sont des taches d'encre normalisées qui permettent aux professionnels de santé psychiatrique d'évaluer cette capacité, qui fait défaut dans certains troubles mentaux.
Ici dans le clip "Crazy" réalisé par Robert Hales en 2006, avec l'aide du designer graphiste Bryan Louie., pour l'album St. Elsewhere, de Gnarls Barkley, apparaissent, entre autre, les portraits des musiciens, au fur et à mesure de l'évolution des taches mises en scène dans un jeux de symétrie en miroir.
Les chats de Geluck exposés à Bordeaux. — ALAIN JOCARD / AFP (Journal 20 Minutes)
Après avoir occupé les Champs-Élysées à Paris jusque début
juin 2021, l’exposition des statues monumentales du Chat de Philippe
Geluck s’est installée à Caen, jusqu'en février 2022, après un passage par Bordeaux. L’exposition prendra ensuite la direction de Genève et de Luxembourg, avant d’autres étapes un peu partout dans le monde.
D’autres
villes accueilleront par la suite cette exposition originale et
amusante. On parle de Milan, New York, Montréal, Abu Dhabi et Hasselt (B). Bruxelles sera l’ultime étape pour l’ouverture du Musée du Chat et du dessin d’humour en 2024-2025.
L’idée des statues monumentales est venue à Philippe
Geluck en 2018 suite à la défection de 2 sponsors qui devaient apporter
quelque 2,5 millions d’euros au projet de Musée du Chat.
La vente des
statues, que l’on peut voir dans l’exposition itinérante, est une
opération qui vient compenser cette perte de sponsoring. Au départ, rien
n’indiquait qu’elles auraient un tel succès. Les bénéfices de cette vente iront intégralement au Musée du Chat et du dessin d’humour qui s’ouvrira en 2024-2025.
Les statues du Chat existe en 4 formats avec, à
chaque fois, des tirages « originaux » différents. Hors de ces valeurs,
les exemplaires sont considérés comme des copies et plus des originaux.
Les statues monumentales, hautes de 2,70 m
avec leur socle, peuvent être tirées à 2 exemplaires + 1 exemplaire
d’auteur. Actuellement, on commence à produire le 2e exemplaire de
certaines des 20 statues visibles dans l’exposition itinérante, car, à
ce jour, 21 exemplaires ont trouvé acquéreurs et leur propriétaire
souhaite parfois déjà la récupérer.
Quatre nouvelles statues sont actuellement en préparation. Les thèmes restent secrets, mais elles devraient rejoindre l’exposition itinérante une fois qu’elles auront été produites.
On peut produire 8 statues « originales » + 2 exemplaires d’auteur à la taille de la création originale en terre glaise, soit 50 cm.
Il existe aussi un modèle de taille moyenne (1,10 m) tiré à 4 + 2 exemplaires (maximum). Reste un petit format de 20 cm de haut produit en 50 exemplaires originaux.
Pour l’anecdote, signalons que le Musée ne pourra pas accueillir de
statue monumentale dans ses murs, car elles sont trop grandes pour y
être exposées. Il est probable que l’on y trouvera quelques exemplaires
de taille moyenne (1,10m).
Lorsqu’on ne disposait pas de camions, de grues et de la technologie
moderne, les statues de bronze étaient fabriquées sur le lieu où elles
allaient être exposées. On construisait un four sur place pour
accueillir la création qui était fondue en une pièce.
Ce temps a bien
changé et la création d’une statue monumentale du Chat nécessite une
série d’étapes faisant appel à des outils modernes mais surtout un
savoir-faire intemporel. Nous vous dévoilons ici, en compagnie de
Philippe Geluck, la naissance d’une statue du Chat de 2,70 m de haut.
La première étape de la création d’une statue du Chat est un dessin.
Au départ, Philippe Geluck a été cherché son inspiration dans des
illustrations existantes. Au fil de ses recherches, il a laissé partir
son imagination dans un univers en 3D, pensant ses dessins en fonction
de l’intérêt que donnerait telle ou telle pose coulée dans le bronze.
Une fois la statue esquissée sur papier dans toutes les vues, l’artiste s’attelle à une première ébauche en fils de fer pour
vérifier la stabilité de la posture pressentie. C’est surtout vrai pour
les statues où le Chat n’a pas les deux pieds ancrés au sol ainsi que
lorsqu’un objet ou un personnage secondaire vient perturber l’équilibre
de la composition.
Une fois les lignes de force et l’équilibre évalués, la troisième étape donne forme à une mini-statue brute en pâte Darwi.
Pour se lancer dans la production du modèle original d’environ 50 cm
de haut, l’auteur établit une série de croquis pour compléter son
ébauche en fils de fer et faire fabriquer un squelette en barres d’acier. C’est sur cette base, qu’il se lance dans le façonnage de sa statue avec de la terre glaise.
Lorsque le modèle en terre glaise est prêt, on lui applique une couche de silicone d’un centimètre d’épaisseur pour produire un moule souple. Celui-ci est ensuite recouvert de polyester rigide et divisé en plusieurs parties. Ce moule sert à créer un modèle en polystyrène qui servira de modèle de référence. La version en terre n’a qu’une vie réduite car la terre devient friable en séchant.
Le prototype en polystyrène de 50 cm de haut environ est envoyé dans un atelier spécialisé pour être scanné en 3D. Il en résulte un fichier en haute définition qui permet de créer les statues dans les autres formats.
Sur base des données recueillies par le scan, un robot réalise par fraisage
le modèle monumental en polystyrène. Ensuite on corrige à la main les
défauts laissés par la machine et on donne à la statue sa texture en lui
appliquant une couche de plâtre sur laquelle on donne des coups de
« peigne ».
Comme pour le modèle de référence, le fondeur et son équipe réalise
alors un moule en silicone, mais vu la grande taille du sujet, il est
nécessaire de découper la statue en 7 à 8 morceaux, ce qui donne autant
de moules.
Chaque moule en silicone est tapissé d’une couche de cire de 5 mm. Les pièces en cire sont ensuite assemblées pour donner une réplique exacte de la statue finale en cire
bleue, rouge ou jaune. A cette étape, il est encore possible de faire
quelques retouches si nécessaire.
Lorsque le résultat est jugé bon, on
redécoupe la statue de cire en plusieurs morceaux. Ceux-ci sont alors
enfouis dans du plâtre réfractaire dans des « sarcophages ». Pour durcir le plâtre, les sarcophages sont
placés dans un four à 600°C pendant 14 jours. Durant cette opération,
la cire « perdue » fond et laisse un vide dans le plâtre qui accueillera
le bronze liquide lors de la phase suivante : le coulage du bronze.
Pour trouver la fonderie où seraient réalisées les statues de son projet, Philippe Geluck a été conseillé par une amie artiste, Delphine Boel, devenue il y a peu Princesse de Belgique. Située à Alost, à une trentaine de kilomètres de Bruxelles, la Fonderie van Geert s’occupe de l’entièreté de la partie technique de la création des statues.
Philippe Geluck aime rappeler que, s’il crée la statue initiale en terre glaise, les statues ne verraient pas le jour sans l’expertise et le talent de Jo van Geert et son équipe. A la fois artisan et artiste, le fondeur s’occupe de toutes les étapes de la création des statues dans tous les formats.
Un mois est nécessaire pour arriver à la statue
finale de 2,70 m de haut. L’équipe de la Fonderie van Geert a travaillé
d’arrache-pied pour réaliser les 20 statues en un temps record pour que
tout soit prêt pour l’exposition sur les Champs-Élysées.
Le coulage du bronze est une étape délicate car il
est indispensable de couler la quantité requise dans chaque sarcophage
en une seule fois. S’il venait à manquer de métal liquide, tout serait à
recommencer. Jo van Geert, le fondeur, y est très attentif et son œil
expert jauge parfaitement la quantité de bronze nécessaire pour chaque
moule de plâtre. Le creuset recueille le bronze fondu à 1050°C.
Une fois le sarcophage refroidi, le plâtre est cassé pour libérer la pièce de métal.
Les différentes parties de la statues sont alors soudées ensemble et ciselées pour rendre la soudure totalement indiscernable. Le bronze est ensuite poli pour lui donner un aspect brillant.
La patine est le résultat d’une oxydation naturelle
du bronze. Elle apparaît après une cinquantaine d’années lorsqu’on
laisse les statues de bronze s’oxyder à l’air libre. Cela peut prendre
un peu moins de temps si elles sont dans un environnement proche de la
mer, car le sel augmente l’oxydation.
Philippe Geluck a voulu donner une
patine à ses statues sans attendre des dizaines d’années. Cette
opération se réalise en oxydant le bronze avec du nitrate de cuivre. Elle permet de conserver le bronze et
de lui donner une couleur verte toute particulière. On
peut obtenir des teintes différentes allant du noir au vert clair.
Des essais avec des
statues patinées en polystyrène ont été réalisés sur les Champs-Élysées
avant l’exposition pour vérifier l’effet que donneraient les véritables
pièces un fois installées. La
couleur retenue pour les statues du Chat est le vert clair « réséda », le même que celle de la statue de la Liberté et du toit du Grand Palais.
Cette couleur permettait de bien les faire ressortir devant les
feuillages des arbres, même le soir. En effet, la couleur choisie
initialement était plus foncée et les statues disparaissaient dans les
feuillages dès le crépuscule.
Maintenant que la statue est terminée, il reste à la figer sur son socle en acier de 1,5 tonne.
La statue et son socle font environ 2,70 m de haut pour un poids total de 2,5 tonnes.
Le socle donne un peu de hauteur à la statue, mais il fait partie
intégrante de l’œuvre. Il est pourvu d’encoches pour pouvoir déplacer
l’ensemble plus facilement.
Il ne reste plus qu’à emporter la statue dans une autre ville et à l’exposer !