Let’s Pollute est un film d’animation écrit et réalisé par Geefwee Boedoe et produit par Happy-Go-Dismal en 2009.
D’un
style clairement inspiré des films éducatifs des années 50-60, c'est un
film satirique sur l’évolution de nos habitudes de consommation et les
conséquences que cela impliquent pour la planète. Il démontre à quel
point la pollution dont nous sommes héritiers contribue à la prospérité
de notre économie.
En
misant sur l’ironie, le résultat permet d’aborder des problèmes
environnementaux sérieux avec une pointe d’humour tout en tournant au
ridicule des comportements irresponsables.
Quelles
sont nos valeurs aujourd'hui ? Pourquoi consommons-nous sans vraiment
nous soucier (ou rarement) de l’impact de nos choix ? Qu’est-ce qui
justifie une telle hypocrisie généralisée ? Notre confort perpétuel en
vaut-il le prix ?
Nominé aux Oscars du court-métrage d'animation 2011, Let's Pollute nous plonge dans l'incohérence qu'est notre réalité moderne avec un second degrés critique effrayant.
Pourquoi se voiler la face ? Nos actes détruisent la planète, alors encourageons les !
Nous
suivons une famille au fil du temps qui fait son maximum pour
s’intégrer à une société où le gaspillage et la pollution sont les
moteurs. Après un petit rappel de notre héritage de pollueurs
inexpérimentés, le court métrage nous rappelle que la révolution
industrielle et l’invention de la machine sont venus à notre secours
afin d’enfin pouvoir polluer jour et nuit sans interruption.
Exploitez
sans modération les ressources naturelles, achetez toujours plus, que
du jetable de préférence, ne triez pas vos déchets, luttez contre le
restrictions environnementales qui empêche la pollution chimique des
industries, ne réparez rien, n’achetez jamais d’aliments bio, préférez
les plats préparés sur-emballés…
Grâce à Let’s Pollute, apprenez à mieux polluer et détruire la planète. "Polluer est votre privilège. Et votre devoir !"."Avec de la discipline, vous pouvez toujours consommez plus, gaspillez plus, tout en étant moins responsables !"
Cette critique de la société de consommation s'ancre dans "l'american
way of life" qui a servi de modèle au développement des sociétés
occidentales depuis les années 1930, trouvant sa pleine influence après
la seconde guerre mondiale et pendant la guerre froide.
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Louisville, Kentucky, 1937. Margaret Bourke-White |
Epoque de prospérité fictive (seule une partie de la population y avait
accès...) et de bonheur stéréotypé, cette manière de vivre insouciante,
basée sur la consommation et les loisirs, a été célébrée autant que
critiquée par le pop art, qui en montre la beauté idéalisée.
Les artistes utilisent les images emblématiques et populaires
(publicités, affiches de cinéma, magazines, bandes dessinées...) et les
objets du quotidien, sources d'envie et de plaisir, comme matériaux et
thème de représentation. Ils exploitent également le système médiatique
en plein essor, comme nouveau moyen d'organisation et de diffusion de
la création artistique.
"Quand on y songe, les supermarchés sont un peu comme des musées". Andy Wahrol
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Andreas Gursky « 99 cents » 1999, photographie de grand format d'un supermarché accumulant les marchandises
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« Plus on regarde exactement la même chose, plus elle perd tout son sens, et plus on se
sent bien, avec la tête vide. » Andy Wahrol
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Andy Warhol, 32 soupes campbell, 1962 |
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Martial Raysse, Soudain l'été dernier, 1963 - Centre Pompidou, musée national d’art moderne
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Roy Lichtenstein, femme au miroir, 1963 |
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Tom Wesselmann – Still life n°30 (1963) 122 x 167,5 x 10 cm MoMA |
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James Rosenquist: World’s Fair Mural, 1964 |
Jusqu'à la fin du XXème siècle, les artistes critiques de la société de
consommation en ont principalement dénoncé le caractère aliénant pour
l'individu, face à ses dérives économiques, politiques, idéologiques et
sociales.
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Collage de Richard Hamilton,1956 Just what is it that makes today’s homes so different, so appealing? |
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Keith Haring. 1958-1990. Drapeau américain |
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Ralph Goings, "America’s Favourite", 1989, Collection of Susan P. and Louis K. Meisel, New York |
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Barbara KRUGER, Untitled (I shop therefore I am), 1989 |
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Supermarket lady, Duane HANSON, 1969. |
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Jean-Baptiste
Mondino, photographie pour pochette de l'album "J'accuse" de Damien
Suaez, 2010, qui dénonce la société de consommation façon Zola (
l'affiche a été interdite par la censure dans les rues de France... ) |
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La chute, Banksy, quartier chic de Mayfair (Bruton Lane), London, 2011 |
Aujourd'hui, l'urgence écologique incite les artistes à critiquer la
société de consommation globalisée pour ses conséquences catastrophiques
pour la planète: changement du climat, mort de la nature, détérioration
des conditions de vie et de la santé des humains.
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2019. La grande vague. Créapills |